jeudi 3 décembre 2009

Un défi sur le web : s'afficher tout en se protégeant

S'afficher sur le web c'est s'y exposer, ou plutot exposer une projection numérique de soi
  • soit, classiquement, sur un "site personnel" que l'on peut organiser librement selon ses souhaits et selon sa maitrise des outils de développement de site web
  • soit, depuis l'invention du "réseautage social", sur un "espace personnel" de communication préorganisé en pages (ou "murs") pour y inscrire son "profil", ses "bavardages", des photos, des vidéos, ou des liens référençants des pages choisies ailleurs sur le web.
Dans les deux cas l'affichage est public "par défaut" (c'est à dire si l'on n'en modifie les paramètres a priori). Pour en réserver l'accès, pour tout ou partie, à des internautes ou des listes d'internautes bien identifiés il faudra a posteriori définir des règles de "confidentialité", c'est à dire
  • soit, transformer son site en portail ne se laissant accéder, pour les parties confidentielles, que par des internautes qui devront s'authentifier
  • soit, utiliser les fonctions disponibles de construction de son "réseau social" personnel (invitation, connexion, refus, déconnexion) et n'associer les parties confidentielles qu'aux connexions de rang défini ou à des sous-listes
C'est sur ce dernier point, des possibilités offertes de connexion et d'association, que les différentes plateformes de "réseautage social" diffèrent le plus.

C'est donc ce que devront étudier préventivement les personnes soucieuses de "protection" soit d'elles-memes, soit d'un mineur à charge.

Demeure une contradiction "à vivre": comment se faire une large liste de contacts, et ce faisant se faire une "réputation", et ne pas afficher tout à tout le monde? Beaucoup de ceux qui ont bien appris à le faire dans la vie "réelle" peinent à apprendre comment faire dans leur "vie numérique" ;-)

lundi 2 février 2009

L'édifiant portrait de Marc L, fruit de ses traces numériques

Le Monde de l'Informatique - Edition du 16/01/2009 par Vincent Delfau

C'est un exercice original et inquiétant auquel se sont livrés les journalistes du Tigre, un bimestriel présenté comme un « curieux magazine curieux ». L'idée : dresser le portrait d'un parfait inconnu à partir d'informations glanées sur le Web. Le sujet - ou plutôt la victime - de ce portait Google est Marc L, un architecte d'intérieur de29 ans habitant dans l'ouest de la France, utilisateur de réseaux sociaux et autres outils du web 2.0. Des instruments pratiques pour rester en contact avec ses amis mais néanmoins redoutables : en y éparpillant des morceaux de vie privée, les internautes s'exposent à être dépossédés de leur identité numérique. En témoigne ce portrait «violemment impudique » de Marc L, écrit « pour la bonne cause » avec une pointe de sarcasme : « après tout, c'est de ta faute, tu n'avais qu'à faire attention. »

samedi 3 janvier 2009

L2 - Identité et réputation sur le web: la question clé!

Avant l'ère Internet, dans le monde des télécommunications d' il y a, disons, un demi-siècle, deux techniques se partageaient les fils et les ondes: d'une part le téléphone et le fax (qui venait de prendre la place du télégraphe) pour les communications privées de personnes à personnes (entre particuliers ou professionnels) , et d'autre part la radiodiffusion et la télévision (qui a inspiré à Mac Luhan sa prophétie du village planétaire en construction) pour les communications de groupes professionnels vers le public (informations et spectacles en tous genres).

Cette distinction, bien que moins évidente, peut toujours être faite dans le monde de l'Internet où il y a bien: d'une part l'email, le "tchat" ou "instant messaging", le "téléphone sur ip", et d'autre part les grands sites de publication de contenu (textes, photos et videos) sur le web. Mais l'interactivité grandissante entre auteurs, producteurs, éditeurs et lecteurs de contenu recouvre de plus en plus le champ des communications interpersonnelles.

Pourquoi ce préambule? Pour faire remarquer qu'il faudra toujours bien distinguer sur le web entre l'identification des personnes physiques (même si elles utilisent plusieurs email ou identifiants dans plusieurs rôles et différents profils d'affichage selon ce qu'elles veulent garder anonyme) et celle des "personnes morales" parfois groupes anonymes et sans moralité (!) mais, le plus souvent tout de même, sont des personnes ou des organisations soucieuses de leur "image" ou simplement de leur réputation.

La règle d'usage sur le web sera donc logiquement une alternative:

Un nom - identifiant un auteur de contenu - est
  • ou bien le masque qu'un quidam voudra garder pour préserver sa vie privée et/ou l'anonymat des traces que ses actions vont laisser sur le web,
  • ou bien un nom identique à un nom personnel ou collectif du monde réel, il sera alors l'objet de soins et de protections particulières pour éviter usurpations et détournements
Toutes les applications classiques suivantes dépendent de leur capacité à résoudre cette alternative dans toutes les "confrontations" auxquelles la pratique de la navigation et de l'écriture sur le web les mènera:
  • utilisation de la "copie cachée" en messagerie
  • filtres anti-spam en messagerie
  • filtres de contôle parental en navigation web
  • modération des commentaires dans un blog
  • invitation réfléchie dans "ses contacts" en réseau social
  • etc...
N.B. si vous avez un peu de temps je vous recommande la lecture des actes de la journée 2008 du CREIS intitulée Identité numérique et libertés individuelles à l'heure des réseaux sociaux et du Web 2.0